— Par Caroline Constant —
Gérard Miller démontre avec brio à quel point les façons d’être du politicien ont imprégné la vie et le débat politiques en France. Passionnant, surtout pour les spectateurs de gauche.
Gérard Miller n’a jamais caché ses sympathies de gauche. Quand il se lance dans un portrait psychanalytique de Nicolas Sarkozy, forcément, ça saigne. Avec Anaïs Feuillette, il retrace le parcours de l’ancien président de la République et candidat à la présidentielle, de l’enfance à sa candidature aux primaires de la droite. Mais il analyse le poids de la rhétorique et de ses méthodes sur la vie politique française. Des méthodes marquées par la violence, l’hyperréactivité et un discours toujours plus à droite. On n’y apprend pas forcément grand-chose sur le parcours de cet « homme qui courait plus vite que son ombre ». Mais ce documentaire, pour un spectateur de gauche, a deux vertus : d’abord, de remettre en cohérence les égarements de Sarkozy, qu’il montre comme un homme sans scrupule. Ensuite, le côté « vachard » de l’analyse met un peu de baume au cœur, dans un univers médiatique qui salue la moindre des sorties de l’ancien président.