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Notre humanité blessée

— Par Gérard Dorwling-Carter, Patrimoine Martinique —
Je ne pouvais rester muet face à la destruction d’éléments importants de notre statuaire martiniquaise en tant que président de l’association Patrimoine Martinique qui jusqu’à ce jour oeuvrait en retrait du tumulte médiatique. Notre silence pourrait s’apparenter à une coupable complicité.

Le passé n’existe plus que dans nos mémoires. En effaçant les traces du passé, c’est notre mémoire d’aujourd’hui que l’on efface. C’est notre humanité que l’on blesse. Dimanche 26 juillet 2020, nous avons assisté impuissants et désolés à la destruction méthodique de plusieurs éléments de notre patrimoine martiniquais : les restes de la statue de Joséphine, impératrice des Français, et la statue de Pierre Belain-d’Esnambuc, créateur de la Martinique coloniale. Nous avons également assisté à l’enlèvement de plusieurs plaques de rues et au saccage de la statue de Gandhi.

Ces faits ont été produits en dehors de toute légitimité démocratique. Ils ont été produits alors même que des commissions mémorielles ont été mises en place dans plusieurs de nos communes.

Le Patrimoine de la Martinique est le bien de tous ; en le sauvegardant, c’est notre mémoire que l’on préserve, c’est notre capacité à débattre que l’on cultive, c’est notre humanité martiniquaise que l’on fait avancer.

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Emmanuel de Reynal publie « Ubuntu, ce que je suis »

En marge de la sortie de son livre « Ubuntu¹, ce que je suis » (éditions l’Harmattan), Emmanuel de Reynal a échangé avec Gérard Dorwling-Carter  sur la société martiniquaise, dans le magazine de juillet 2020  Antilla, numéro « Spécial Ubuntu ». Voici quelques extraits de cette fort longue interview.

Nota bene : Afin de ne pas modifier le sens de ce qui fut dit, les paragraphes extraits sont retranscrits comme tels, de sorte que certains de leurs entêtes peuvent surprendre.

Prendre le temps de Lire l’intégralité de l’interview, avec les questions posées par l’!intervieweur, et qui comporte aussi un passage intéressant sur l’Afrique du Sud, prise ici comme exemple.

« On peut choisir de façonner son identité en ne retenant qu’un épisode de l’histoire. Souvent d’ailleurs, on le fait sous une forme de pression culturelle qui nous oblige à revendiquer une seule identité. Cette identité peut-être choisie, à condition que l’on soit conscient des limites qu’elle nous impose. Elle est en réalité souvent subie, et elle nous enferme toujours dans un cadre restreint. L’identité nous limite et nous caricature. En fait, dans l’histoire de l’humanité, jamais le combat identitaire n’a créé de bonheur.

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« La Rigoise », de Félix-Hilaire Fortuné

— Par Gérard Dorwling-Carter —

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« Cette société où l’individu a souvent plus de poids que le groupe ; cette société où le groupe a plus de poids que la collectivité ; cette société où la collectivité ne se considère pas comme étant la totalisation des individus qui la composent, mais une mosaïque ou un groupe de groupes, fermés sur eux-mêmes et juxtaposés, n’ayant pas la conscience d’être une entité à intérêts et destinées liés et solidaires.

Cette société-là anormalement submergée du poids du passé, alchimie de l’histoire, qui s’entête à ne pas confondre de crainte de fondre, cette société renferme plus de motifs de refus de l’effort commun et de la confiance réciproque, qu’elle n’offre de motivations à une volonté mutuelle de créations efficaces, progressistes et humaines.

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