— Par Selim Lander —
Il n’est pas courant d’assister à une pièce de danse dotée d’une telle intensité. Les applaudissements rythmés, à la fin, qui semblaient ne jamais vouloir s’arrêter témoignaient suffisamment de l’état dans lequel se trouvaient les spectateurs de la salle Frantz Fanon de l’Atrium, remplie pour la circonstance. Si jamais des danseuses ont réellement brûlé les planches, les deux interprètes de Teruel sont en bonne position pour renouveler l’exploit, tant elles dépensent d’énergie tout au long de cette pièce dont le climat dominant est celui de l’affrontement et de la violence, même si elle sait ménager quelques moments de répit pendant lesquels affleure quelque chose comme de la tendresse.
Elles sont deux plus un, un homme cantonné d’abord dans un rôle de récitant avant de se mettre lui aussi en mouvement, sans qu’on puisse vraiment parler à son propos de danse véritable, plutôt la manifestation de la brutalité masculine quand il repousse les deux femmes qui voudraient faire sa conquête, ou celle du taureau quand elles agitent devant lui leurs jupes comme des capes de torero.