— Par TOBIE NATHAN Professeur de psychologie clinique et pathologique, université Paris-VIII —
Arnaud Desplechin revient à Cannes avec une œuvre (1) à la fois personnelle et multiple. C’est un film américain, presque un western, tant les passions humaines sont extirpées, exhibées, à vif. Un film d’amitié, comme ces grands films qui associent deux hommes que rien ne rapproche sinon leur humanité commune. On pourrait y voir aussi un film sur la psychanalyse, qui vient s’ajouter à une liste, à mon sens trop courte, une sorte de Hitchcock ou de Cronenberg à la française, c’est-à-dire, plus délicat, plus subtil. Un film d’une humanité rare, en tout cas, profond, vrai, au point d’en avoir les larmes aux yeux.