Le théâtre pour la jeunesse est un genre à part. En même temps, il n’est vraiment réussi que s’il séduit autant les parents que leurs enfants. C’est le cas de cette pièce de Geneviève Billette, jeune auteure québécoise, qui a séjourné au printemps dernier en Martinique où elle a animé des ateliers d’écriture au profit de nos écrivains en herbe, à l’initiative de l’association ETC Caraïbe (Écriture théâtrale contemporaine en Caraïbe). Ce fut l’occasion d’une soirée mémorable à la bibliothèque universitaire où l’on découvrit des extraits de sa pièce, déjà présentés alors par Astrid Mercier et Éric Delor. Ces deux comédiens sont désormais associés au sein de la compagnie Rézylians (un nom sans rapport aucun avec la polémique récente suscitée par la visite de Boris Cyrulnik, apôtre de la résilience).
« Le petit prince et les gros nounours », on pourrait résumer ainsi l’argument de la pièce. Le jeune Marcus se matérialise soudainement à la fenêtre de Sacha, pourtant située au troisième étage d’un immeuble : le procédé est donc tout aussi magique que celui qui fait atterrir le héros de Saint-Exupéry au milieu du Sahara – Quant aux gros nounours, ils sont la hantise de Sacha, gardien au zoo de la ville (qu’on suppose être Montréal).