— Par Selim Lander —
C’est paradoxal mais c’est ainsi : Il n’est pas si facile de voir sur « la plus grande scène de théâtre du monde » une « vraie » pièce écrite pour le théâtre dans les règles de l’art, pas un seul en scène, pas un texte adapté d’un roman ou d’un journal intime, pas un spectacle poétique ou musical ou de cirque. Les festivaliers ont dû s’habituer à ces nouvelles formes qui comportent, bien sûr, leur part de réussite mais enfin les amateurs du « vrai théâtre » ont de quoi se sentir frustrés. Aussi se réjouissait-on à l’avance de découvrir, au Verbe incarné, la pièce de G. Peau qui se situe dans le monde des agences de sécurité dont les employés mettent leurs « corps en obstacle ».
Dès l’entrée dans la salle, on pressent qu’il va se passer quelque chose d’intéressant. A jardin, un bureau, une table plutôt, chargée de quelques dossiers ; à cour, des instruments de salle de sport, un banc pour le développé-couché, un sac de frappe pour boxeurs, quelques haltères. Le patron de la boite, comme on l’apprendra bientôt, est un ancien boxeur amateur qui tient à l’entraînement sportif de son personnel.