Étiquette : François Raffenaud

« Traces », « Un Petit déjeuner »

— Par Selim Lander—

Les vendredis se suivent à l’Atrium et ne se ressemblent pas. Salle à peu près vide le 8 novembre 2024 pour entendre Étienne Minoungou dans un texte de Felwine Sarr ; salle comble le 15 pour voir Aurélie Dalmat dans la pièce de François Raffenaud.

Traces Discours aux nations africaines

Felwine Sarr est un intellectuel sénégalais de haute volée, agrégé de sciences économiques à la fois par le concours français et par le concours africain (CAMES), enseignant désormais à l’Université Duke (Durham, North Carolina), musulman revendiqué, partisan inconditionnel de la restitution aux pays africains des œuvres de leur patrimoine (co-auteur du rapport remis à Emmanuel Macron en 2018), fondateur à Dakar des « Ateliers de la pensée » avec Achille Mbembe. Sa parole pèse et mérite – ne serait-ce qu’à ce titre-là – d’être entendue. Dans Traces, il porte un message universel même s’il s’adresse en priorité aux Africains. Il faut, écrit-il, « pousser l’humanité plus loin, repousser l’horizon de la lumière, désensabler l’eau vive » et, certes, qui ne souscrirait pas à un si beau programme.

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« Un petit déjeuner », texte et m.e.s. François Raffenaud, jeu Aurélie Dalmat

Vendredi 15 novembre à 19h30, à Tropiques Atrium

En 2008, la comédienne martiniquaise Aurélie Dalmat commande à François Raffenaud l’écriture d’un monologue inspiré d’une  très courte pièce d’après « Before breakfast » d’Eugène O’Neill d’Eugène O’Neill. Ce sera Un Petit Déjeuner, spectacle marquant que François mettra pour la troisième fois en scène en juillet 2014 dans le cadre du Festival de Fort de France.
Dans les années 50, aux Antilles.
Un matin, au petit déjeuner, une femme prend la parole. Elle s’adresse, au soleil, au public, à l’univers et surtout à Alfred ; son homme encore couché.Elle ouvre les vannes de sa douleur, de sa rancœur et de leur histoire comme un ultime exutoire face au naufrage de leur vie⋅
Quinze ans auparavant, elle, Marie-Juliette, épousait Alfred De Clairie, le fils du béké de l’habitation d’en haut et lui donnait un fils⋅

« Un petit déjeuner » rend hommage à l’âme créole et à la femme antillaise⋅

Durée de la pièce : 1h25

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« Un petit déjeuner » : Aurélie Dalmat en représentation

un_petit_dejeuner— Par Roland Sabra —

« Un petit déjeuner »

Ecriture, mise en scène et scénographie: François Raffenaud

avec Aurélie Dalmat, les 24 et 25 juillet au T.A.C de Fort-de-france

 

Lui, Alfred de Clairie, fils pour toujours de béké  , éternellement en conflit avec la figure du père. Elle, Marie-Juliette, belle négresse interdite. Il l’épouse, non pas tant pour ce qu’elle est que pour continument s’opposer au père. Un enfant mulâtre donc, Jean-Daniel ramené au domaine comme un défi. Le grand-père adopte l’enfant de la mésalliance, en fait son fils, par dessus son propre fils. Et la mort qui survient, provoquant la liquidation de l’habitation endettée qui n’a pas su prendre le tournant de l’ananas et de la banane. Elle, persuadée d’avoir épousé, un noble, un chef en devenir, découvre n’avoir été mariée qu’à un éternel enfant qui désormais vit à ses crochets. Duperie partagée du mariage. Elle croyait prendre un ascenseur social, elle se retrouve au fond de la cave. Il croyait se poser en s’opposant il se décompose au rang de déchet. A minuit quand tombent les masques : Oh !

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