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Amath Dansokho : « Derrière les guerres en Afrique, la guerre économique »

amath_dansokho« Avec la religion universelle qu’est devenu le capitalisme, on a encouragé l’émergence d’oligarchies bâties sur le détournement des ressources publiques. »

Le Sénégalais
 Amath Dansokho
 est une figure de la gauche africaine. Ministre d’État, l’ancien secrétaire général du Parti 
de l’indépendance et du travail, réputé pour son franc-parler, décrypte les engagements militaires français 
sur le continent.

Avec l’opération « Sangaris » en Centrafrique, la France est une nouvelle fois engagée militairement sur le continent. Comment jugez-vous cette posture de gendarme de l’Afrique ?
Amath Dansokho. Apparemment, c’est pour la bonne cause… Ces pays, le Mali, puis la Centrafrique, étaient confrontés à des situations catastrophiques. Il fallait une force pour enrayer le cycle des violences de masse. Dans ces circonstances, la France est apparue comme une force luttant contre des tortionnaires, des assassins de la pire espèce. Dans le cas du Mali, on voit mal quelle autre force organisée et puissante aurait pu arrêter l’avancée des djihadistes, des forcenés qui veulent imposer leur modèle de société par la mort et la violence. C’est ce qui explique le large soutien apporté à l’opération « Serval » au moment de son déclenchement.

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Un nouvel avatar de la Françafrique

Par Michel Galy, politologue

Ainsi, Cassandre avait raison ! La guerre africaine de François Hollande a bien commencé au Mali. Pendant que stratèges, politiques et humanitaires se mobilisent sur le Moyen-Orient et la Syrie, c’est en Afrique que la France intervient.

Laissons tomber quelques instants, pour une analyse sereine, le pesant catéchisme diplomatico-communicationnel, qui veut que c’est « en appui de », « à la demande de », que la France est intervenue !

MOBILISER LA COMMUNAUTÉ ÉCONOMIQUE DES ETATS DE L’AFRIQUE DE L’OUEST

« En appui » de quoi ? Comme pour d’autres interventions, le schéma de la diplomatie française était bien, par le biais des régimes relais, de mobiliser la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), l’Union africaine, l’ONU dans un savant crescendo de demandes, déclarations et résolutions légitimant l’intervention militaire.

Cette dernière aurait eu pour fer de lance les forces tchadiennes habituées du désert, les corps du Nigeria et du Sénégal, et des contingents régionaux.

La réalité était déjà tout autre : des forces spéciales françaises, dirigées depuis Ouagadougou, étaient à pied d’oeuvre au Burkina Faso, au Niger, en Mauritanie et même au Mali !

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