— Par Selim Lander —
Il y a un paradoxe. Tandis que le mouvement Me too et la vague woke présentent une vision victimaire des femmes, ces dernières n’ont jamais été autant mises en lumière, honorées et, plus concrètement, placées aux niveaux les plus élevés de la société (chef d’État, PDG de grands groupes internationaux). Un paradoxe dont on doit se réjouir, évidemment, l’inverse – celui où les femmes se considéreraient à tort comme égales de l’homme – n’ayant rien d’attrayant.
Après les nombreux événements qui ont eu lieu à la Martinique, le mois dernier, autour de la journée du 8 mars consacrée aux droits des femmes, voici donc une exposition d’art plastique, principalement de peinture, regroupant quinze artistes, parmi lesquels quelques hommes, ce qui ne devrait pas nous surprendre. Le manifeste qui accompagne l’exposition défend en effet deux idées qui ne sont qu’en apparence contradictoires. La première essentialise les genres : le féminin, tout en étant le domaine de l’intime, serait ouvert sur l’inachevé, l’illimité ; le masculin, fermé sur ce qui est par contraste achevé, fixerait les règles et les limites.