— Par Robert Saé —
Une question de dignité humaine
Le sieur Willy Lynch, qui avait élaboré une méthode destinée à semer la division entre les esclaves de sa plantation, était allé enseigner celle-là aux propriétaires étasuniens, leur expliquant que « la méfiance, le manque de confiance en soi, est plus efficace que le respect ou l’admiration. L’esclave noir, après avoir reçu ce lavage de cerveau, disait-il, perpétuera de lui-même et développera ces sentiments qui influenceront son comportement pendant des centaines voire des milliers d’années, sans que nous n’ayons plus besoin d’intervenir. »
Le psychiatre révolutionnaire, Frantz FANON, lui, a scientifiquement décortiqué le mécanisme de violence circulaire que génère l’oppression coloniale au sein des peuples soumis. Plus généralement, les travaux de la psychiatrie et de la psychologie ont largement montré comment, les violences, les désordres mentaux ou les dérèglements dans les relations humaines prennent souvent naissance dans les dysfonctionnements de la société.
C’est à travers ce prisme là qu’il faut lire de nombreux événements qui ont touché notre pays ces derniers temps et dont se délecte encore une partie de l’opinion publique.