— Par Gaïdz Minassian —
Qu’y a-t-il de commun entre un Flamand, un Ecossais, un Catalan, un Lombard, un Kurde, un Kazakh et un Amérindien ? Rien, si ce n’est qu’ils constituent chacun un rameau de l’humanité.
En réalité, ils se projettent tous dans un monde hybride composé de réflexe identitaire et d’adhésion à la globalisation. Ce mouvement postmoderne, localisé et planétarisé s’identifie à de nouvelles formes de solidarités transnationales et érode le principe de souveraineté des Etats, voire les fondements du système interétatique. Il incarne une nouvelle génération du phénomène identitaire avec ses propres caractéristiques, le rouleau compresseur de la mondialisation étant passé par là.
Jusqu’à la fin de la guerre froide, le phénomène identitaire était marqué par un repli régionaliste, des pratiques violentes – on pense aux terrorismes basque ou corse, au conflit irlandais et irlandais, et à la guérilla kurde – et un culte du particularisme historique, voire du communautarisme. On parlait alors d’entrepreneurs de violence identitaire.
Depuis des années, le visage de l’identitarisme a changé. Il s’est accommodé de la mutation forcée des
Etats-nations, s’est reconnu dans les nouveaux outils comme Internet et a souscrit aux marqueurs de la mondialisation.