Étiquette : Emmanuel Adely

« Trois contes et quelques », texte Emmanuel Adely, m.e.s. Joël Fesel

— Par Michèle Bigot —

On a vu des spectacles tragiques, d’autres émouvants, d’autres encore poétiques, mais ici on a affaire à un spectacle follement drôle, puissamment drôle, sans rien perdre de sa finesse et de son intelligence. Parfaitement adapté au jardin du musée Angladon.

Vous entrez là le matin de bonne heure, encore à la fraîche (relativement!) et vous êtes accueilli par un petit marquis tout revêtu de velours jaune moutarde, trônant sur son siège Louis XVI, figé dans une attitude impassible, tandis que se déploie à vos pieds un parterre de gazon synthétique d’où sortiront tous les objets nécessaires au spectacle. Bientôt le portail s’ouvre et vous voyez arriver deux gaillards à la Laurel et Hardy (un petit râblé barbu et un grand maigre osseux) perchés sur une sorte de petit véhicule à roulettes, hautement improbable et qui glisse sur ses rails de façon déjà comique.

Le ton est donné, vous allez naviguer entre le grand siècle et l’actualité des VIP les plus populaires, stars des media et rois du pétrole croulant sous les dollars. En plein burlesque, le vrai, le désopilant burlesque, dans la meilleure tradition du théâtre français.

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« La seule subversion aujourd’hui est de ne rien acheter »

je_paieEditions Inculte
23.90€

Peut-on résumer dix ans de vie en restituant dix ans de consommation quotidienne ? Dix ans d’informations ou d’anecdotes parues dans les journaux donnent-ils une image de l’évolution du monde? Durant une décennie, Emmanuel Adely a, chaque jour, consigné ses achats, et retenu une nouvelle parmi la foule des informations dont nous abreuvent les journaux. Le résultat, intitulé Je paie, construit une autobiographie minimaliste où nouvelles du monde et consommation journalière trouvent de subtils échos, des jeux de miroir. Journal intime, critique en creux d’une société qui réduit l’individu à ce qu’il consomme (à moins que la consommation ne soit devenu le dernier refuge de l’intime, le marqueur sociologique ultime), dénonciation des médias qui soumettent l’histoire à l’anecdote, et incroyable objet littéraire, Je paie est tout cela à la fois : un puzzle dont chaque jour est une pièce surprenante qui s’emboîte aux autres pour donner un tableau final aussi drôle que désespérant. Je paie est une liste de courses qui se lit comme un roman passionnant.

« Mardi 27 septembre 2005 (La Russie compterait aujourd’hui 88 000 millionnaires en dollars dans un pays où le salaire moyen ne dépasse pas 200 €/mois.

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