— Par Mathias Bernard —
ANALYSE. La dynamique de vote utile a amplifié la restructuration du champ politique français autour de trois grands pôles : centriste, identitaire et de gauche radicale. Par Mathias Bernard, Université Clermont Auvergne (UCA)
Les résultats du premier tour des élections présidentielles de 2022 confirment, à première vue, les rapports de forces issus du précédent scrutin. Emmanuel Macron (LREM) et Marine Le Pen (RN) sont, comme en 2017, qualifiés pour le second tour – dans le même ordre qu’il y a cinq ans. Le même duel aura donc lieu au cours de deux élections présidentielles successives : cela n’est arrivé qu’une seule fois en France, avec Valéry Giscard d’Estaing (RPR) contre François Mitterrand (PS), qui a vu la victoire du premier en 1974 et du second en 1981.
Cette stabilité est en grande partie liée à la notoriété des principaux candidats, déjà présents il y a cinq ans. Ces candidats ont su fidéliser un socle électoral auquel se sont agrégés, au cours des dernières semaines, des électeurs qui ont fait prévaloir un vote utile, de préférence à un vote d’adhésion.