— Par Roland Sabra —
1905. Joseph Conrad ( 1857- 1924) a quarante huit ans. Marié depuis moins de dix ans, par commodité, « il perd ses dents, souffre de la goutte, a des névralgies faciales et broie souvent du noir», il a plus besoin d’une gouvernante ou d’une nounou que d’une femme. Cette année là, le goût du voyage, qui ne l’a jamais quitté, ( il fut marin) le conduit à Naples. il y rencontre un aristocrate polonais, un comte (le « Il conde » du titre original) dans un hôtel dont le comportement fait d’une élégance et d’un raffinement quelque peu surannés l’intrigue. Il s’absente dix jours sans cesser de penser à ce personnage d’un autre temps, puis revient et constate que le Comte a changé : ce n’est plus le même homme. Que s’est-il passé ? Il lui «est arrivé une aventure excessivement, excessivement – comment dire ? – désagréable.» ( p.22). C’est le récit du trouble causé par cette aventure qui ne laisse pas l’auteur indifférent que Joseph Conrad publiera en 1908. Les faits réels en eux-mêmes ont moins d’importance que leurs incidences.