— Par Edgar Morin —
Pour l’ancien résistant et créateur du concept de « pensée complexe », qui aura 103 ans en juillet, les élections législatives déclenchées par le président Macron ont conduit à un confusionnisme généralisé, mais aussi à une revitalisation politique.
Cet article est une tribune, rédigée par un auteur extérieur au journal et dont le point de vue n’engage pas la rédaction.
La dissolution de l’Assemblée nationale est un pari pascalien et pokérien.
Pascalien, pour donner foi en sa présidence ; pokérien en offrant sa carte maîtresse au hasard. Les risques courus par le président sont considérables ; mais ne pas dissoudre aurait conduit à la décomposition du macronisme et, à terme, au risque fatal d’une élection présidentielle en faveur du Rassemblement national (RN).
Pensée novatrice
La dissolution a suscité de façon inattendue une sortie de léthargie, une revitalisation politique et une nouvelle configuration : à gauche, à partir d’un émiettement politique, la constitution d’un Front populaire. A droite et à l’extrême droite, c’est la crise des Républicains, de Reconquête, et la polarisation autour du RN. Deux blocs tendent désormais à écraser le centre macronien.