— Par Emmanuel Davidenkoff —
L’école est le creuset de la nation, et non un simple dispositif de pacification sociale visant à légitimer par les diplômes la persistance des inégalités de naissance.
La question est non pas de savoir si le libéralisme fera irruption dans le secteur éducatif, mais dans quel délai et avec quelle ampleur.
Dans la plupart des secteurs où public et privé sont en concurrence prévaut un relatif équilibre : l’Etat garantit à tous les usagers l’égal accès à un service, y compris aux plus démunis, via divers dispositifs de solidarité ; ceux qui font le choix du privé paient le prix fort pour accéder à une prestation sur mesure, mais ils ne peuvent se prévaloir, en cas de problème, des garanties offertes par l’Etat ni ne bénéficient des investissements lourds que seule peut consentir la collectivité. Un domaine fait exception, et non des moindres, puisqu’il conditionne notre avenir : l’éducation et l’enseignement supérieur.
Le caractère « libre » du privé, largement théorique
Ici, la ressource privée peut être massivement mobilisée tout en continuant à profiter de la bienveillante protection de l’Etat.