Si la libération de Jacqueline Sauvage fait l’unanimité au sein de la classe politique, qui a salué la décision de François Hollande de lui accorder une grâce totale, mercredi, certains magistrats sont eux en colère. Rappelant que la sexagénaire a été condamnée à dix ans de prison en première instance puis en appel et que la justice a refusé par deux fois de la remettre en liberté, ils dénoncent un choix fait en dépit de multiples décisions de justice. Interrogée par Europe 1, la présidente de l’Union syndicale des magistrats (USM), Virginie Duval, a ainsi dénoncé une décision « consternante ».
« Ce n’est pas un bon signal ». « On a un président de la République qui remet en cause plusieurs décisions de justice », explique Virginie Duval. « On a deux cours d’assises différentes, avec des jurés populaires qui avaient connaissance de toute l’affaire, de toute la situation, qui ont décidé de prononcer une peine de dix ans d’emprisonnement et puis ensuite on a des magistrats professionnels, avec des avis de psychiatres, d’experts, qui ont décidé de ne pas prononcer de libération conditionnelle », détaille la magistrate.