Étiquette : Developpement durable

Pour un développement endogène de la Martinique : l’approche par le concept « d’économie résidentielle » est-elle pertinente ?

 —   Par José Nosel —

 

      Au-delà des mots…

 

solaire_eolien                          Dans le N° 1355 de « Antilla », Raphael Vaugirard, en sa qualité d’économiste, réagit  dans une tribune à une chronique que j’avais consacrée au concept d’économie résidentielle et publiée il y a quelques mois par « Antilla »; c’est l’occasion pour moi de livrer la présente contribution sur la question controversée du développement.

                       La prégnance, notamment médiatique aujourd’hui, de certains concepts, idées, mots d’ordre ou slogans, font que le citoyen se trouve embarqué dans des logiques qui en découlent, sans qu’on ne l’ait éclairé toujours très précisément, sur ce qui se cache derrière ces concepts, idées, mots d’ordre ou slogans, modernes ou actualisés.

              Trope, métonymie, ambivalence, oxymore, etc. participent à ce contexte d’ambiguïté du langage moderne. Même un concept comme celui de « développement », utilisé par nous tous, n’est pas si évident qu’on pourrait le croire. De plus en plus de gens, de grands philosophes, comme Serge Latouche, par exemple (« Décoloniser l’imaginaire », 2005) remettent en cause radicalement ce concept de développement ; en particulier tel qu’il est conçu dans le monde occidental.

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A bas le développement durable ! Vive la décroissance conviviale !

 

— Par Serge Latouche —

 

 

 

«Il n’y a pas le moindre doute que le développement durable est l’un des concepts les plus nuisibles». Nicholas Georgescu-Roegen, (correspondance avec J. Berry, 1991) (1).

 

On appelle oxymore (ou antinomie) une figure de rhétorique consistant à juxtaposer deux mots contradictoires, comme «l’obscure clarté», chère à Victor Hugo, «qui tombe des étoiles…». Ce procédé inventé par les poètes pour exprimer l’inexprimable est de plus en plus utilisé par les technocrates pour faire croire à l’impossible. Ainsi, une guerre propre, une mondialisation à visage humain, une économie solidaire ou saine, etc. Le développement durable est une telle antinomie.

 

En 1989, déjà, John Pessey de la Banque mondiale recensait 37 acceptions différentes du concept de «sustainable development» (2). Le seul Rapport Bruntland (World commission 1987) en contiendrait six différentes. François Hatem, qui à la même époque en répertoriait 60, propose de classer les théories principales actuellement disponibles sur le développement durable en deux catégories, «écocentrées» et «anthropocentrées», suivant qu’elles se donnent pour objectif essentiel la protection de la vie en général (et donc de tous les êtres vivants, tout au moins de ceux qui ne sont pas encore condamnés) ou le bien-être de l’homme (3).

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