Avant les dernières municipales, on n’avait jamais entendu parler de Saillans. Depuis qu’une liste « collégiale », sans tête désignée jusqu’à son dépôt officiel, a remporté le scrutin, ce petit bourg de la Drôme est devenu la capitale de la démocratie participative.
Durant des mois, ses promoteurs avaient mené campagne. « On a dit aux gens: vous n’allez pas voter pour quelqu’un mais pour un projet que vous allez construire », explique l’un deux, Tristan Rechid.
Cet élan collectif a germé sur des combats passés – contre l’implantation d’une supérette ou la fermeture de la gare – dans une commune allergique aux longs règnes. « Saillans reste dans sa tradition où les maires, après un mandat complet, n’ont jamais été renouvelés », regrettait le sortant, François Pégon (MoDem), après sa défaite.
« C’est quand même un village où dès qu’un prophète se pointe, on vote pour lui », confirme Fabien, un des 1.200 habitants, croisé début mars avant une réunion publique sur la première année de mandature. Pour ce sceptique qui avait voté blanc, « c’est pas parce qu’on participe qu’on est écouté ».