— Par Kevin Boucaud —
Les chiffres de la croissance du deuxième trimestre en France et dans l’ensemble de la zone euro, qui seront connus demain, confirmeront certainement la faiblesse de l’activité économique européenne et ne devraient pas éloigner les inquiétudes sur un possible risque déflationniste.
Une crise va-t-elle en chasser une autre ? Alors qu’elle ne s’est toujours pas remise de la déflagration de 2008 – la crise financière étant devenue une crise sur les dettes des États –, l’Europe est hantée par un nouveau spectre : la déflation. L’Insee doit donner sa première estimation de la croissance du deuxième trimestre ce jeudi et tout annonce une déception : le retournement espéré par le gouvernement devrait laisser place à un ralentissement, voire à un nouveau repli. De nombreux signaux vont dans ce sens : la demande et l’investissement sont en berne et la production industrielle s’est contractée de 0,5 % au cours des trois derniers mois. La Banque de France a ainsi révisé à la baisse ses prévisions la semaine dernière, tablant sur une croissance trimestrielle de 0,2 %. Voilà de quoi contrarier le président de la République, François Hollande, qui soufflait, hier, ses soixante bougies.