En s’enivrant des odeurs et des couleurs de la campagne guadeloupéenne, on croit instinctivement que toutes les plantes que l’on croise -celles qui se mangent comme celles que l’on se contente d’admirer, par exemple les extraordinaires roses porcelaines aux pétales charnus- sont présentes depuis toujours dans ces îles nées il y a entre 50 et 5 millions d’années de l’activité volcanique sous la mer des Caraïbes. Il n’en est rien. Les premières ont été apportées d’abord par les vents, les courants marins puis par les oiseaux migrateurs. Dans un second temps, les habitants aux origines multiples qui sont venus au fil des siècles, de gré ou de force, peupler ces îles, ont apporté d’autres plantes, et notamment des plantes cultivées…
Les visiteurs qui ont la bonne idée d’aller découvrir, sur l’île de Basse-Terre, l’extraordinaire jardin botanique de Dehaies, trouveront un panneau explicatif ne laisse aucun doute à ce sujet. « La Guadeloupe est riche d’une flore très diversifiée qui participe à en faire un « hot spot » de biodiversité mondiale reconnu par l’Unesco », est-il indiqué, avant de préciser : « Les scientifiques estiment que sur les 3200 espèces de plantes à fleurs et graines présentes aux Antilles françaises, 55 % seulement sont indigènes.