— Par Alain BAUER Professeur de criminologie au Conservatoire national des Arts et métiers (Cnam, Paris), à New York et à Pékin —
TRIBUNE
Les Etats et les Nations ne font pas toujours bon ménage. Depuis toujours, les grands empires ont dominé l’histoire du monde. Intégrant de force des nations, des cultures et des religions parfois opposées, leurs frontières ont composé une cartographie éphémère mais souvent violente, dont on pensait qu’elle s’était stabilisée à Yalta avant de s’effondrer après la chute du chah en 1979 puis celle du mur de Berlin dix ans plus tard.
La décolonisation militaire des années 60 n’a que rarement permis une indépendance économique. Si l’Empire austro-hongrois semble définitivement réduit à une nostalgie post-Sissi impératrice, tous les autres ressurgissent et viennent affronter les cartographies officielles : Empire ottoman, Empire chinois, Empire russe, Empire perse se rappellent plus ou moins brutalement à nos bons et à nos mauvais souvenirs⋅
Les fabricants occidentaux du monde d’après la Seconde Guerre mondiale se trouvent confrontés à la revanche de leurs colonisés et de leurs colonies.