— Par Clément Homs —
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La conscience écologique n’était pas qu’un des aspects de la pensée de Guy Debord (1931-1994), car là aussi, il était en avance sur son temps. Dans La planète malade [1], Guy Debord affirmait déjà de très nombreux points de réflexion qui sont pour nous aujourd’hui autant de mises en perspectives précieuses pour savoir ce que nous désirons vraiment. Dans la crise écologique générale qui se déploie mondialement à mesure que la faux du « développement » coupe et couche l’herbe folle de la vie, « ce qui est nouveau écrivait-il, c’est que l’économie en soit venue à faire ouvertement la guerre aux humains ; non plus seulement aux possibilités de leur vie, mais à celles de leur survie. » Il y a bien là une continuation de son analyse de la société du spectacle dans son achèvement proprement écologique. Le système de la médiation non seulement atrophie la vie mais se déploie dès lors dans le ravage de la planète. Cependant Debord est tout, sauf un écologiste. C’est ce que nous voudrions montrer ici. Car un écologisme conséquent ne peut être que celui qui non seulement réclame la décroissance de l’empreinte écologique de nos société de croissance, mais le réalise au travers d’une sortie radicale de l’économie inventée et réalisée.