Par son érudition et son allant, le musicien d’origine martiniquaise conjure la morosité ambiante, sur scène, sur disque et à l’antenne.
–— Par Aureliano Tonet —
Avec la pandémie, le monde s’est réduit. Tout étiolé, racrapoté. Comment composer avec ce triste étriquement ? Chacun ses astuces. Christophe Chassol distille les siennes avec classe, entre les gouttes du virus. Qu’il pleuve ou qu’il confine, le musicien d’origine martiniquaise n’a jamais renoncé à son cosmopolitisme, gorgé de rencontres, de souffle et d’imprévu ; soit tout ce dont nous a privés ce maudit Covid-19. « La pandémie m’a fait l’effet d’un sas temporel, j’ai l’impression d’avoir pris dix ans, retrace-t-il. Je me suis pas mal occupé de mon enfant, et, côté boulot, j’ai beaucoup expérimenté. Ce n’était pas si désagréable, en fait. »
Lui qui se dit très « couteau suisse » n’a guère eu de mal à se trouver du pain sur la planche. Cet automne, vous le verrez ainsi, pêle-mêle : présenter un aventureux programme musical, « Ground Control », dont la première sera diffusée le 29 octobre sur Arte ; se livrer à une « ciné-impro » au Musée d’Orsay, le 16 novembre, en marge de l’exposition « Enfin le cinéma !