De la mise en scène austère à la mise en scène chatoyante, toute la palette du théâtre contemporain
– Par Janine Bailly –
Au Portugal, le Festival international de théâtre d’Almada a su tenir bon, contre vents et marées et, par la volonté, la vaillance et l’obstination de toute une équipe, traverser les turbulences de deux « années Covid ». Par force, les frontières s’étant en 2019 refermées, isolant chacun dans sa tour d’ivoire, la manifestation, réduite à onze pièces de production locale, n’avait pu honorer sa 37e édition de ce fier épithète “d’international”. La 38e quant à elle, bénéficiant du ressac relatif et temporaire de l’épidémie, s’était tenue dans des conditions plus proches de la normale, mais sur une durée plus longue, apte à compenser la réduction de la jauge en salles.
En cet été 2022, la 39e édition s’est ouverte le 4 juillet dans une allégresse de bon aloi, dans le bonheur de ressentir à nouveau la vibration essentielle de l’autre auprès de soi, sans siège vide qui sépare, dans le sourire survivant, vainqueur de masques que d’aucuns plus fragiles, plus inquiets – ou plus conscients ?