A peine l’effervescence suscitée par le Salon du livre francophone était-elle retombée, en mars 2007, qu’un gros pavé tombait dans la mare : le manifeste » Pour une littérature-monde en français « , lancé par Jean Rouaud et Michel Le Bris, fondateur du festival Etonnants voyageurs. Signé par quarante-quatre écrivains, dont JMG Le Clézio, Tahar Ben Jelloun, Edouard Glissant, Amin Maalouf, Maryse Condé, Lyonel Trouillot ou Nimrod, ce manifeste annonçait la naissance d’une littérature-monde en langue française et, par voie de conséquence, la mort de la francophonie.
A première vue, l’intention de changer de dénomination était louable, tant celle de francophonie est sujette à caution. Comme le relevait Alain Rey en 2006, dans » Le Monde des livres « , à l’occasion du Salon du livre consacré à la littérature francophone, ce terme de francophonie » est une sorte de patate chaude que pays, pouvoirs et créateurs se repassent avec des intentions contrastées « .