— Par Roland Sabra —
Au fil de sa plume Francine Narèce, revisite les épisodes tragiques de l’histoire de nos îles. Dans «Pour deux francs…», ( voir le compte-rendu de J. Baily) elle interroge: «Que reste-t-il de tous ces sacrifices, Lumina et Ignace, de tant d’autres héros, de tous ces anonymes qui ont donné leur vie pour ceux qui aujourd’hui attendent.». Ce questionnement, tel qu’il est restitué dans les travaux que présentent les Ateliers Théâtre du Sermac, est à mille lieues de tout dolorisme, de toute exaltation de la douleur qui lui attribuerait une haute valeur morale, un rôle transformateur et générateur d’activité créatrice. L’exigence morale de Francine Narèce est autre. Il s’agit d’inscrire l’histoire dans un théâtre de combat jamais terminé, toujours en cours pour l’émancipation. Dans « L ‘habitation Mérida » elle décrit un pays où « où tous les hommes sont Homme », dans l’union, la fraternité et la solidarité et ce sont les femmes qui l’ont inventé, porté en leur sein, mis au monde et qui le font vivre. L’auteure ne verse pas pour autant dans un angélisme béat, elle sait que le fiel de la jalousie et de l’envie ronge la chair de Mérida.