— Par Roland Sabra —
Dès les premiers mouvements, les premiers élans, illumine le style dans la pureté et la beauté du geste. Figure majeure de la danse contemporaine la chorégraphe Carolyn Carlson construit ses créations avec une écriture stylistique particulière, celle d’une corporéité de toute évidence, d’une présence au monde à la croisée de la danse, de la musique, de la poésie, comme des modes de partage de cet état de solitude propre à la condition humaine. Les soli de Carolyn Carlson sont toujours l’expression d’un dire intime, d’une implication peine et entière dans le propos qu’elle ne déploie que pour elle, pour des intimes ou des proches. Pas plus loin. Jamais. Trois soli nous étaient proposés sous le titre générique « Islands ».
Wind woman(Création 2011)
Dans cet opus créé pour et interprété par la danseuse Céline Maufrid la chorégraphe Carolyn Carlson choisit d’interroger le sentiment de l’éphémère sous la forme du vent, qui s’écoule sans durée prévisible et qui peut faire preuve à la fois d’une grande douceur et d’une puissance terrifiante. C’est à la fois l’enveloppe externe qui nous berce, nous porte, nous bouscule, nous renverse mais aussi ce souffle qui vient de l’intérieur, le souffle de l’intime, celui de la vie, celui de son éphémère persistance..