Par Selim Lander
Jacques Rampal est un auteur de théâtre confirmé. Il le fallait pour s’attaquer simultanément au Misanthrope et au Tartuffe de Molière et écrire, aujourd’hui, en alexandrins, une pièce qui, au-delà de la comédie, s’avère un brûlot contre l’intégrisme religieux. Si la cible est la religion chrétienne, ou plutôt catholique et romaine, c’est bien en effet d’une dénonciation de l’arrogance des hommes d’Église(s), du pouvoir dont ils se croient investis et de l’absurdité des dogmes qu’il est question.
Célimène, chassée de la cour, s’est heureusement mariée à un riche bourgeois. Mais peut-être reste-t-il dans son cœur un sentiment pour Alceste. Ce dernier, pour échapper à ses démons, est entré dans les ordres. Son intransigeance faisant merveille, il revient de son exil romain avec le chapeau de cardinal (lequel chapeau aura sa part dans l’intrigue). Un beau jour, il décide de rendre visite à Célimène. La pièce raconte leur entrevue, plus que houleuse car Célimène, brillante et caustique, armée de surcroît d’un solide bon sens, ne peut que heurter les convictions d’Alceste, lesquelles n’ont pour elles que d’avoir été mille fois récitées.