— Par Cécile Alduy —
Dans cette année électorale à hauts risques, la campagne pour l’élection présidentielle présente un niveau d’incertitude inédit, sous lequel se dessine une reconfiguration profonde du champ politique. S’y greffent « la confusion des signes et le brouillage de la parole politique », observe Cécile Alduy.
Professeure de littérature française à Stanford University (Californie) et chercheuse associée au Cevipof (Sciences-Po), elle « ne s’intéresse pas au ballet des personnes, mais à la dynamique des discours ». Alors pour savoir « Ce qu’ils disent vraiment » – titre de son récent ouvrage –, elle a appliqué à l’expression publique, de 2014 à 2016, des candidats Le Pen, Fillon, Mélenchon et de ceux qu’ils ont supplantés – Hollande, Sarkozy, Juppé – une analyse scientifique utilisant programmes informatiques et grille de lecture sémiotique fine. Afin de « dégager les structures profondes et la vision du monde et de la société française des principales figures qui façonnent le débat politique ». Elle en présente ici les principaux enseignements et enjeux.
Rarement bataille pour l’élection présidentielle aura été une équation à autant d’inconnues.