— Par Audrey Loussouarn —
Alors qu’il vient d’annoncer son départ de Charlie Hebdo, le dessinateur publie un livre, « Catharsis », où il couche sur papier son quotidien, fait de noirceur et de reconstruction. On le voit reprendre goût à la vie et au dessin, deux éléments hantés par le deuil de ses amis disparus dans l’attentat du 7 janvier.
Catharsis. Le titre du livre que publie Luz est si lourd de sens (1). D’ailleurs, dès la première page, il l’annonce : depuis l’attentat du 7 janvier, le dessin l’avait « quitté », comme il dit, mais revient « petit à petit », « à la fois plus sombre et plus léger ». Ce « revenant », Luz apprend à le réapprivoiser, durement, au prix de l’omniprésence de nombreux traumatismes.
Au fil des pages de ce journal intime illustré, qui sortira demain en librairie, le lecteur prend l’ampleur d’une telle entreprise. C’est grâce à cette « troisième épaule » que, « pour la première fois de (sa) vie », il n’avait « pas peur d’une page blanche », disait-il à Libération hier.