Étiquette : Carolyn Carlson

Biennale Internationale de danse de Martinique : enfin la danse vint!

— Par Roland Sabra —

Dès les premiers mouvements, les premiers élans, illumine le style dans la pureté et la beauté du geste. Figure majeure de la danse contemporaine la chorégraphe Carolyn Carlson construit ses créations avec une écriture stylistique particulière, celle d’une corporéité de toute évidence, d’une présence au monde à la croisée de la danse, de la musique, de la poésie, comme des modes de partage de cet état de solitude propre à la condition humaine. Les soli de Carolyn Carlson sont toujours l’expression d’un dire intime, d’une implication peine et entière dans le propos qu’elle ne déploie que pour elle, pour des intimes ou des proches. Pas plus loin. Jamais. Trois soli nous étaient proposés sous le titre générique « Islands ».

Wind woman(Création 2011)

Dans cet opus créé pour et interprété par la danseuse Céline Maufrid la chorégraphe Carolyn Carlson choisit d’interroger le sentiment de l’éphémère sous la forme du vent, qui s’écoule sans durée prévisible et qui peut faire preuve à la fois d’une grande douceur et d’une puissance terrifiante. C’est à la fois l’enveloppe externe qui nous berce, nous porte, nous bouscule, nous renverse mais aussi ce souffle qui vient de l’intérieur, le souffle de l’intime, celui de la vie, celui de son éphémère persistance..

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« Islands », chorégraphie de Carolyn Carlson

Mercredi 27 avril – 19h30 – Salle Aimé Césaire  – Tropiques Atrium

Présentation

Carolyn Carlson a toujours cultivé le don de tracer des lignes d’une troublante pureté de son pinceau de calligraphe. De la même manière, elle a balisé son parcours de soli qu’elle a elle-même dansé ou imaginé pour des interprètes qui lui sont chers. En les créant, elle a toujours entretenu un dialogue très riche avec la musique. Cette soirée trace une sorte de diagonale qui relie trois compositeurs, Edgar Varese, Meredith Monk et Michael Gordon, plusieurs époques et trois interprètes.
Il y a d’abord Density 21,5 porté par la pièce d’Edgar Varese et qui, en mai 1973, marqua l’irruption de Carolyn Carlson sur la scène de l’Opéra de Paris. Quatre décennies plus tard, elle a transmis ce solo aux airs de signature graphique à Isida Micani, qui a marqué de sa présence incisive les créations des quinze dernières années de la chorégraphe.
Puis il y a deux pièces plus récentes. Burning, sur la musique de Meredith Monk, interprétée par Won Myeong Won, danseur aussi flamboyant qu’imprévisible. Pour lui Carolyn Carlson a imaginé un rituel primitif et contemplatif.

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