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« La vie des esclaves en prison. La Réunion, 1767-1848. » de Bruno Maillard, Prix Littéraire Fetkann-Maryse Condé 2024

Le Prix Littéraire Fetkann-Maryse Condé 2024, catégorie « Recherche », a été décerné aujourd’hui à Bruno Maillard pour son ouvrage La vie des esclaves en prison. La Réunion, 1767-1848. Cette distinction, remise au Café de Flore à Paris, honore un travail de recherche rigoureux, soutenu par un jury composé d’éminents historiens. Le lauréat exprime sa grande joie, d’autant plus que sa sélection s’est faite parmi des ouvrages d’une qualité scientifique remarquable.

Le Prix Fetkann-Maryse Condé, dont le nom évoque la « fête de la canne », symbolise la mémoire de l’esclavage et du combat pour la liberté. Il est un vecteur important pour la reconnaissance des tragédies de l’histoire, et vise à renforcer la cohésion sociale à travers une meilleure connaissance des événements qui ont marqué les communautés issues de l’esclavage.

Dans La vie des esclaves en prison, Bruno Maillard livre une analyse inédite du système carcéral à La Réunion, en se concentrant sur la période 1767-1848. S’appuyant sur des archives inédites, l’auteur dévoile les conditions de vie des esclaves dans les prisons coloniales, un aspect souvent négligé de l’histoire de l’esclavage.

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Le maître, l’esclave et l’Etat

— Par Philippe-Jean Catinchi —

libres_&_sans_fersLe 5 mars 1848, une semaine à peine après la chute de la monarchie de Juillet et la proclamation de la IIe République, se mettait en place une commission d’abolition de l’esclavage chargée de préparer l’émancipation, sous la présidence de Victor Schœlcher. Dès la première réunion, le 6 mars, les décrets sont en chantier, qui aboutiront le 27 avril à la pleine reconnaissance des  » nouveaux citoyens  » ou  » nouveaux libres « .

Mais qui sont ces femmes et ces hommes dont le sort se joue à Paris, fixés dans ces territoires lointains, Guadeloupe, Martinique, Réunion ? Plongeant dans les archives judiciaires où la  » parole de l’esclave  » s’entend parfois, sous la plume des greffiers, lorsque larcins et meurtres conduisent à la recueillir, Frédéric Régent, Gilda Gonfier et Bruno Maillard, qui travaillent respectivement en métropole, à la Guadeloupe et à La Réunion, relèvent le défi de l’interroger. Malgré la difficulté de la langue, d’abord. S’ils s’expriment  » libres et sans fers « , selon l’expression judiciaire consacrée, les esclaves le font dans des idiomes que les sources ne respectent pas, traduisant avec le piège d’équivalences linguistiques peu sûres la plupart des propos, sauf à conserver une formule originale pour le piquant du pittoresque.

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Libres et sans fers, paroles d’esclaves français. Conférence ouverte à tous.

Un cours tout public sur les sociétés et économies antillaises au lendemain de l’abolition suivi d’une séance de dédicace le samedi 21 février 2015

libres_&_sans_fersRaconter sa vie d’esclave,
raconter son maître
« Il y a beaucoup de mots français dont je ne saisis ni le sens ni la
portée »
« Je ne concevais pas tant de rigueur de la part d’un maître si bon »
Des vies vouées au travail
« Il faisait avec sa bande des trous de canne »
« J’ai dit à mon maître : Vous voyez, monsieur, il saigne, mon fouet est
plein de sang. »
« Je me nomme Florentine, je suis âgée de trente ans, je suis
couturière et esclave. »
La vie en dehors du travail forcé
« Il avait le plus beau jardin. Il travaillait autant pour lui que s’il avait
travaillé pour un blanc»
« Des ignames, des bananes, des cabris… de la morue, de la farine de
manioc, du maïs, du sel et du sirop ».
« Comme j’avais quelqu’argent »
« J’étais habillé d’une simple culotte bleu et d’un manteau que
m’avait prété Louis
« J’ai eu des relations tout-à-fait fugitives »
Violence des maîtres, souffrance et violence des esclaves
« Il faut corriger les mauvais sujets »
« Maître qu’à faire froid dans cachot-là »
« Je ne me rappelle plus j’étais ivre et je perdis connaissance »
Vivre libre et mourir
« J’ai voyagé avec quelques noirs mais que je ne connais pas.

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Libres et sans fers, paroles d’esclaves français

Présentation-débat du livre de Frédéric Régent, Gilda Gonfier, Bruno Maillard  le 10 février à 19h

libres_&_sans_fersIls s’appellent Cécilia, Maximin Daga, Jean-Baptiste ou Lindor…
Tous sont esclaves en Guadeloupe, à la Réunion et en Martinique. Ils s’expriment, « libres et sans fers », selon l’expression consacrée des tribunaux, lors de procès tenus en raison de larcins, de rixes, de mauvais traitements, parfois de meurtres. Leurs témoignages inédits racontent le quotidien de ces hommes, femmes et enfants, soumis aux châtiments les plus rudes qui entretenaient la terreur et provoquaient parfois la mort.

Ces témoignages, souvent très émouvants, permettent de revoir l’image trop caricaturale d’un être aliéné, sans capacité face à l’horreur de l’esclavage, ou celle au contraire, d’un esclave toujours rebelle obsédé par l’idée de détruire la société coloniale.

 Cet ouvrage a été co-écrit par Gilda Gonfier, directrice de la médiathèque du Gosier (Guadeloupe), Bruno Maillard, docteur en histoire et chercheur rattaché au Centre de Recherche sur l’Océan Indien, Université de la Réunion (Université de la Réunion) et Frédéric Régent, maître de conférences en histoire à l’université Paris 1 Panthéon- Sorbonne à L’institut d’Histoire de la Révolution française.

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