—Par Selim Lander –
La politique est elle soluble dans la danse (à moins qu’il ne faille dire l’inverse) ? Le risque évident pour le chorégraphe est de se laisser dominer par son sujet, de vouloir coller de trop près à la réalité qu’il décrit, surtout lorsqu’il s’agit d’un événement réel – la marche pour les droits civiques de 1963 et le discours qui l’a clôturée (« I have a dream » – qui donne son titre au ballet) – dûment répertorié, enregistré, filmé. Risque d’autant plus fort, en l’occurrence, lorsqu’on découvre que le chorégraphe américain, Bruce Taylor, alors jeune adolescent, avait lui-même participé à la marche. La première partie du ballet ne fait que renforcer ces craintes : la chorégraphie, peu inventive, est écrasée par les images historiques projetées sur l’écran géant en fond de scène.