Biennale Une affiche internationale de grande classe pour une manifestation de plus en plus éclatante. Une affiche impressionnante : De Keersmaeker, Trisha Brown, Boris Charmatz, Virgilio Sieni, Thomas Hauert…
Venise, envoyée spéciale.
Le poète Léon-Paul Fargue écrivait « Venise danse comme un bouchon » sur la mer « amarrée à ses poteaux ». La douzième édition du festival international de danse contemporaine qui vient de se terminer lui donne raison (1). La danse prend en effet idéalement ses quartiers d’été dans cette ville de palais où l’aqua alta (les hautes eaux) oblige tout un chacun à marcher pieds nus la nuit.
Maguy Marin, pour sa part, a présenté Duo d’Éden (1986), pièce courte pour deux interprètes (Françoise Leick et Marcelo Sepulveda). Les corps nus (qu’un mince voile recouvre) semblent cousus l’un à l’autre. Tenue à bout de bras par son partenaire, Ève naît littéralement de la côte d’Adam. Elle lui tourne autour sans que jamais ses pieds touchent terre. L’humanité biblique, à la fois convulsive et tendre, à peine surgie de la boue, n’a pas encore connue la chute. Près de tomber, la jeune femme est aussitôt reprise en main, hissée sur une épaule quand elle ne s’enroule pas autour du tronc du danseur.