— Par Roland Sabra —
Souvent revient le mot de matriarcat à propos de La Maison de Bernarda Alba. Ce fut le cas à la sortie de la représentation de « Bernarda Alba from Yana », une adaptation et une mise en scène de la plus célèbre des pièces de Frédérico Garcia Lorca, jouée au Théâtre Aimé Césaire de Fort-de-France les 12, 12, & 13 mars 2021. A François Héritier qui affirme que le matriarcat est un mythe et que le pouvoir appartient toujours aux hommes, la philosophe et chercheuse allemande Heide Goettner-Abendroth répond qu’elle se trompe en ne faisant pas la différence entre sociétés « matrilinéaires » et « matriarcales »(!). Son livre traduit en français, il y a peu, aux Éditions Des Femmes s’intitule très clairement « Les sociétés matriarcales ». Le terme de « matriarcat » a été construit, à la fin du XIXe siècle sur le modèle du terme « patriarcat », du latin pater, patris « le père » et du grec archein, « commander ». Pour autant la construction symétrique du concept ne renvoie pas à une réalité constatée sur le terrain.