— Par Les Économistes Atterrés —
Les Économistes atterrés dénoncent la décision de la BCE qui viole la démocratie, renie ses propres engagements à tout faire pour éviter la déflation et pour sauver la zone Euro et fait le lit des forces politiques réactionnaires qui prospèrent toujours sur fond de crise totale. Ils appellent tous les démocrates à s’opposer avec la dernière énergie à cette décision inique de la BCE. Les choix du peuple Grec doivent être respectés.
L’illusion d’une Banque centrale européenne pratiquant un assouplissement monétaire pour sortir la zone euro de la déflation n’a duré que deux semaines. Hier, la BCE a unilatéralement décidé de ne plus accepter les titres publics grecs en contrepartie des liquidités accordées aux banques, tout particulièrement aux banques grecques. Ainsi, Mario Draghi met en péril la zone Euro, rompant son engagement à « tout faire pour préserver l’Euro ».
Les banques grecques qui continuent à acheter des obligations de l’État, ne pourront donc plus les utiliser pour se refinancer auprès de la BCE. Elles pourront certes utiliser d’autres instruments, des titres privés. Mais ceux-ci risquent de devenir rares et surtout l’Etat grec aura de plus en plus de mal à trouver des fonds pour sortir de l’étau de la Troïka.
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Echos d'éco
A peine sauvé, l’euro est déjà trop fort
Par Dominique Albertini
C’est la rançon du succès, ou plutôt de la survie : l’euro est fort. La monnaie unique s’apprécie à mesure que se dissipent les inquiétudes sur sa pérennité. Au point que, dans les milieux d’affaires et certains gouvernements, on s’inquiète ouvertement d’un redressement trop rapide, qui étoufferait la reprise économique en renchérissant les exportations européennes.
Certes, à 1,34 dollar, l’euro est dans sa moyenne de long terme. Loin encore du maximum de 1,6 dollar atteint en juillet 2008, ou du pic du printemps 2011, juste sous les 1,5 dollar. Mais la tendance constatée depuis l’été 2012 (+10% par rapport au dollar, +25% par rapport au yen) est-elle soutenable, si elle se prolonge ?
Preuve que cette crainte n’a rien de farfelu, elle a été relayée mi-janvier par Jean-Claude Juncker lui-même. S’exprimant devant des hommes d’affaires, le président de l’Eurogroupe (remplacé depuis par le néerlandais Jeroen Dijsselbloem) a estimé que, «pour les entreprises qui exportent à l’extérieur de l’Union européenne, le taux de l’euro est dangereusement haut». Au sommet de Davos, vendredi dernier, c’est le ministre de l’Economie français, Pierre Moscovici, qui s’est exprimé en ce sens.