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L’esprit, le corps et les affects dans « L’Éthique » de Spinoza

Par Michel Pennetier

Parcours des livres 2, 3 et 4 de l’Éthique

Je commencerai par une comparaison qui vous paraîtra peut-être un peu bancale et bizarre. Pendant que je m’efforçais de comprendre les livres 2,3 et 4 de l’Éhique, j’entendais à demi consciemment le battement régulier de mon horloge comtoise qui a bien deux cents ans et peu à peu son tic-tac se mêla dans mon esprit à ma lecture et rythma le défilement des concepts et des démonstrations sur les pages de mon livre ( de mes livres car je me suis servi de trois traductions) . L’horloge a un corps qui évoque le corps humain, le cadran serait la tête et le boîtier du balancier qui s’évase à mi-hauteur évoque quelque peu les hanches d’une femme. Le cadran et les deux aiguilles indiquent l’heure et à chaque demie heure et heure pleine elle sonne vigoureusement, le tic-tac régulier m’indique le temps qui passe. Si je la remonte chaque semaine à midi pile, son balancier ne s’arrêtera jamais. L’horloge dit le temps et l’éternité. Elle me transmet un message.

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« L’Éthique », de Spinoza

— Par Michel Pennetier —

Introduction

C’est l’œuvre majeure de Spinoza dans laquelle il a réuni l’ensemble de ses idées sur Dieu, la nature, la place de l’homme au sein de cette nature et sa destinée. Cette œuvre n’a été publiée qu’après sa mort et a suscité dès sa parution et dans tout le cours du XVIIIe siècle d’immenses polémiques notamment en Allemagne où les esprits se sont divisés entre Leibniz et Spinoza. Goethe a manifesté son adhésion à la conception spinoziste de la nature et toute son œuvre poétique en est le reflet. Cependant la pensée moniste de Spinoza ( dans le sens où la réalité est constituée d’une seule substance) n’a pas eu de descendance comme si l’Éthique était une œuvre tellement achevée et sans faille qu’il fallait pour continuer à penser partir sur de nouvelles bases, sous un angle différent ainsi Kant, Hegel ou Nietzsche. Ainsi on ne peut polémiquer avec Spinoza, on le met de côté comme un monument indestructible et solitaire de la pensée occidentale. Or il se trouve aujourd’hui que la pensée de Spinoza provoque un regain d’intérêt de la part notamment des neuro-biologistes en ce qui concerne les rapports du corps et de l’esprit : en effet on ne peut trouver de lien causal entre l’activité biologique des cellules du cerveau et la pensée qui l’accompagne ( ce serait absurde puisque ce sont deux domaines différents de la réalité, deux essences différentes).

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