—Propos recueillis par Julie Clarini—
Depuis le lancement de l’Appel des appels, en 2008, dénonçant une « idéologie de l’“homme économique” », qui expose les professionnels et les usagers des services publics « aux lois “naturelles” du marché », plusieurs ouvrages collectifs ont approfondi la critique de l’évaluation tenue comme le creuset de toute réforme. Le plus récent, Derrière les grilles, qui rassemble des contributions sur l’obsession chiffrée dans la sécurité, le dépistage, le soin ou l’enseignement, est dirigé par la philosophe Barbara Cassin.
Lire le dossier « Big Data vous regarde! »
Si l’on récuse les chiffres et l’évaluation, comment faire tenir le monde droit ? N’avons-nous pas besoin de critères objectifs et partagés sur lesquels se mettre d’accord ?
D’abord, on peut partager des critères qui ne soient pas chiffrés. Ensuite, le problème est la prétendue objectivité du chiffre.