Awala-Yalimapo (Guyane) – En se garant sur le parking au bout de la commune d’Awala Yalimapo, inutile d’aller bien loin pour voir l’océan. L’eau n’est qu’à une dizaine de mètres et cette proximité des vagues inquiète le village amérindien tout proche.
Auparavant « l’eau était beaucoup plus loin« , se souvient Delano Mariwagoe, quadragénaire rencontré près de la plage des Hattes, étroite bande de sable à l’embouchure du fleuve Maroni, la seule de l’ouest guyanais.
« Maintenant, elle arrive sur le parking lors des grandes marées« , poursuit-il en montrant du doigt cette eau particulièrement trouble.
L’érosion du littoral guyanais connaît une forte accélération dans ce secteur. Antoine Gardel, chercheur au CNRS, spécialiste des questions de géomorphologie littorale, étudie le phénomène. « On a des taux de recul importants, c’est assez exceptionnel« , analyse-t-il.
En cause : un banc de vase, arrivé par l’est. De l’autre côté, l’embouchure du Maroni produit un effet de chasse et bloque ce banc. « Il ne peut pas continuer sa migration et protéger la plage« , explique Antoine Gardel. La houle vient donc frapper directement la plage et grignoter le sable.