Une rétrospective de l’œuvre de Victor Anicet.
—Par Roland Sabra —
Vous croiserez sa haute silhouette dans la quasi totalité des lieux de culture de l’île. Il est un des rares artistes à s’aventurer aux expositions des autres. Sa curiosité est sans limites. Il se nourrit de la rencontre. Tout gamin avec le Père Pinchon il grattait la terre rouge des Amérindiens à la recherche de fragments de cultes anciens enserrés dans les morceaux de poterie. C’est ce sillon qu’il creusera toujours, et encore. Étudiant aux Arts Appliqués à Paris, dont il sort meilleur élève de sa promotion, il poursuit ses recherches au Musée de l’homme. Un diplôme de physique chimie appliquée à la céramique en poche il persévère dans son besoin d’apprendre de l’autre. Il effectue des stages en France, en Angleterre, en Allemagne. Il peint, laissant le temps à l’incubation du désir de céramiste se déployer. C’est sa période noir et blanc autour de la Martinique et ses figures du nègre marron, du nègre rebelle⋅ Partir du plus proche pour aller vers le plus ancien et enrichir le présent des pépites du passé⋅Il n’y a nulle précipitation chez lui⋅ Il va depuis l’enfance d’un pas tranquille sur le chemin qu’il s’est choisi.