Étiquette : Astrid Bayiha

« Je suis bizare », texte et m.e.s. d’Astrid Bayiha

Mardi 28 mars à 19h – Salle Mobile (Saint-Esprit)

Au temps de l’enfance, comment échapper à la solitude et affirmer sa différence avec une identité qui questionne ? Enfant hermaphrodite, Alix est en quête de liberté et de rencontre avec l’autre. En quête de soi. Mais lorsque notre corps offre différentes réponses, différents choix, comment savoir qui l’on est vraiment ? Les clés ne sont pas toujours visibles, mais peut-être sont-elles du côté de l’invisible. Et puis, il y a la Lune qui veille… D’ailleurs, c’est aussi un peu l’histoire de Cheik, Lucie et Kenji, d’autres enfants singuliers. Ou encore du père d’Alix et de Gertrude, deux adultes qu’Alix aidera à grandir. Je suis Bizarre d’Astrid Bayiha est une histoire de croisements et d’intersection. Croisements de mondes, croisements de vies et d’histoires, croisements de genres, à travers le parcours initiatique d’un(e) enfant.

Note d’intention :
Aujourd’hui et depuis toujours, des enfants peuvent naître en étant morphologiquement mâle et femelle. Alternativement ou simultanément. Ils peuvent aussi naître en n’étant ni l’un ni l’autre. Ils ne sont pas des monstres, mais des êtres humains qui ont malheureusement souvent du mal à trouver une juste place dans notre monde.

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« Angela Davis, une histoire des Etats-Unis », texte Faustine Noguès, m.e.s. Paul Desveaux

Vendredi 31 mars 2023 à 19h30 Tropiques-Atrium

C’est une véritable plongée dans le parcours militant d’Angela Davis. Astrid Bayiha nous emmène dans une traversée politique, poétique et musicale de la vie de cette femme hors norme qui a dédié sa vie à la lutte pour tous les discriminés. Dans un univers sonore entre rap et jazz s’entrecroisent des extraits de discours, des archives vidéo et le texte de Faustine Noguès.
Sur scène, une chaise, un micro, un pupitre, une petite table avec une loop station et un écran de projection Super 8… Pour le reste, une parole, une actrice et un public.
Texte Faustine Noguès
sur une idée originale de Véronique Felenbok et Paul Desveaux
Mise en scène Paul Desveaux
Avec Astrid Bayiha
Musique, direction musicale et coaching chansons Blade AliMBaye, lumière Laurent Schneegans, images Jérémie Levy, assistanat à la mise en scène Ada Harb, régie générale Johan Allanic ou Nil Elftouh
Texte publié chez Lansman Éditeur
Compagnie L’héliotrope

Lire aussi:

La critique de Laurent Steiner

Angela Davis et les démons de l’Amérique par Guillaume Lasserre

Les luttes d’Angela Davis sous la plume de Faustine Noguès par Marie Plantin 

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Une Médée à la recherche d’elle-même…

Samedi 04 février à 19h 30 / Tropiques-Atrium

— Par Roland Sabra —

Médée travaille Astrid Bayiha et en retour, Astrid Bayiha travaille le mythe de Médée. Depuis une dizaine d’années. Elle a lu plus d’une vingtaine de versions, d’Euripide à Sara Stridsberg, en passant par Sénèque, Corneille, Anouilh, Müller, Dea Loher, Jean-René Lemoine, etc. Elle n’en n’a pas fini avec Médée. Et puis que veut dire en finir avec Médée ? Le mythe est inépuisable. Médée est un pur signifiant. Mais si la grande majorité des versions sont plutôt fidèles au mythe antique et aux textes d’Euripide ou de Sénèque, telles celles de Corneille, de Pasolini ou même, dans une certaine mesure, le Médée-Matériau de Heiner Müller, celles du début du XXIè siècle s’en écartent sensiblement. Quelques-unes ont inspiré Astrid Bayiha pour M Comme Médée.

Pour Christa Wolf Médée n’est plus la coupable d’infanticide mais la victime accusée de la propagation de la peste dans le pays et menacée d’expulsion du territoire, une sorte d’OQTF avant la lettre. Dans la même veine Dea Loher, dans Manhattan Medea, fait de Jason et Médée deux sans-papier, deux immigrés clandestins, vivant dans l’underground new-yorkais.

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« M comme Médée », adaptation & m.e.s. d’Astrid Bayiha

Samedi 4 février 19h30 – Tropîques-Atrium

Dramaturgie, adaptation et mise en scène : Astrid Bayiha
Création lumières et régie générale : Jean-Pierre Népost 
Scénographie : Camille Vallat 
Costumes : Emmanuelle Thomas 
Composition musicale : Swala Emati 

Avec Fernanda Barth, Jann Beaudry, Valentin de Carbonnières, Swala Emati, Daniély Francisque, Nelson-Rafaell Madel, Josué Ndofusu 

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— Présentation par Astrid Bayiha —

Je dis toujours qu’un mythe est en chacun de nous, une sorte d’ADN d’images ancestrales.

Euripide s’est emparé du mythe de Médée comme tant et tant d’autres auteurs, autrices, ou artistes après lui. J’ai le désir de m’en emparer aussi. De me rapprocher de Médée à ma façon. En tentant de raconter cette femme dans toute sa multiplicité et sa complexité. Celle qui existe au-delà mais aussi au coeur de la meurtrière et de la mère infanticide. Médée est immonde, c’est-à-dire en marge du monde. Elle choque considérablement la raison et la morale. Elle serait monstrueuse. Mais au regard de qui et de quelles lois exactement ? Qui de mieux que cette figure féminine, féministe et mythologique pour interroger ce que sont la monstruosité et la marginalité, alors même qu’aujourd’hui la femme est toujours celle qu’on met le plus face à la raison et à la morale ?

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« Iphigénie » de Jean Racine, m.e.s. & scénographie Stéphane Braunschweig

À voir en replay dès le 27 avril 2021 sur les sites de France Télévisions et de l’Odéon-Théâtre de l’Europe

un film d’Alexis de Favitski
produit par Marie Balducchi – AGAT Films & Cie
spectacle enregistré aux ateliers Berthier de l’Odéon-Théâtre de l’Europe

Synopsis :

Iphigénie, c’est un monde à l’arrêt. Alors que la flotte grecque s’apprêtait à mettre les voiles vers Troie, le vent est tombé brutalement, mettant en panne la machine de conquête. Consulté en secret, le devin Calchas révèle le seul remède à la crise : sacrifier aux dieux la jeune Iphigénie, fille d’Agamemnon. La Grèce doit-elle payer ce prix exorbitant, pour continuer sur sa lancée initiale, et respecter les promesses glorieuses qu’elle s’est faites à elle-même ? C’est ce que prône Ulysse pour qui il n’y a pas d’alternative. Ou faut-il voir dans ce coup d’arrêt, dans cette proposition inacceptable, le signe divin que l’expédition à Troie sera un désastre ? Les chefs de guerre s’interrogent avec inquiétude sur leur avenir et celui de leur civilisation.
Heureusement, dans cette drôle de tragédie, tout “finit bien” : c’est une autre victime, l’étrangère de la pièce, qui tombera finalement sous le couteau de Calchas.

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« Jaz », entre cris et murmures, entre aveux et secrets

— par Janine Bailly —

Toujours dans ce Festival des Petites Formes, à la salle Frantz Fanon (bien plus adéquate que le fameux chapiteau installé à Schœlcher), il nous a été donné de voir « JAZ », de Koffi Kwahulé, dans la mise en scène de Ayouba Ali et l’interprétation originale d’Astrid Bayiha et Swala Emati. Une pièce déjà découverte avec bonheur à Fort-de-France en 2017 au Théâtre Aimé Césaire, dans le travail abouti de Jandira Bauer et Jann Beaudry.

Dans cette nouvelle version de « Jaz », il y a — et cela tient à mes préférences personnelles en matière de théâtre et non à la qualité intrinsèque du spectacle — il y a trop de tout, ou trop peu. Trop d’espace, que les deux comédiennes ne peuvent en dépit de leurs déplacements s’approprier, le plateau ne portant par ailleurs pour tout élément de décor qu’une cuvette de toilettes maculée. Trop de vélocité dans la diction, et les finales des phrases ne me permettent pas de bien saisir tout ce qui est dit. Trop de réalisme, à demi assumé cependant dans les choix de mise en scène.

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« A Parté » de Françoise Dô : une découverte

— Par Selim Lander —

Quoi de plus gratifiant pour un amateur de théâtre que de découvrir un nouvel auteur, entendons-nous bien, un « vrai », avec une voix, des personnages complexes, une construction subtile qui les révèle progressivement jusqu’à nous faire changer complètement d’opinion à leur égard, la victime devenant bourreau ou vice versa. Exactement ce que François Dô nous a offert lors d’une soirée mémorable à l’Atrium qui aura vu se succéder deux conceptions antipodiques du théâtre. De quoi dérouter les amateurs du premier, celui de Françoise Dô en l’occurrence, confrontés à la deuxième pièce (Résurgence de Jocelyn Régina), comme le furent sans doute les spectateurs enthousiastes de Résurgence contraints « d’avaler » A Parté en prologue.

Tenons-nous en à la première pièce de la soirée, qui est en fait la seconde écrite entièrement par Françoise Dô (sans compter son adaptation de Reine Pokou). Alors qu’Aliénation(s) (2017) sentait encore l’auteur débutant, tellement rempli de lui-même qu’il ne peut guère parler d’autre chose, son second essai est un coup de maître. Rien de tel, en effet, avec A Parté écrite l’année suivante.

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A Parté, de Françoise Dô : être femme

— par Janine Bailly —

Françoise Dô, l’une des artistes cette année en résidence de création à Tropiques-Atrium, a de toute évidence plus d’une corde à son arc. Les bonnes fées se seraient-elles penchées sur son berceau ? Pour l’avoir vue les années dernières dans Aliénation Noire, devenu plus tard Aliénation(s), puis dans la « maquette » de Reine Pokou, je la sais merveilleuse interprète, qui conjugue sur un plateau intelligence et sensibilité, au service de ses propres textes autant que de ceux des autres.

Nous l’avons retrouvée avec bonheur, pour le Festival des Petites Formes, mais à la mise en scène cette fois de sa propre pièce A Parté, dont elle confie les rôles à Astrid Bayiha et Abdon Fortuné Khoumba. Une histoire censée être vécue par cinq personnes, mais deux personnages seulement à faire exister sur scène, Nicole et Stéphane, couple en rupture de ban. Nicole et Stéphane, tous deux chargés de dire l’histoire, de se dire, de dire les autres, dont ils rapportent aussi les dialogues. Dire le présent et le passé. Nous faire découvrir, et pas à pas reconstituer, par leurs monologues alternés, en différents lieux de la ville, une vie en lambeaux.

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« Suzanne Césaire, Fontaine Solaire » adaptation Daniel Maximin, m.e.s. Hassane Kassi Kouyaté

Vendredi 12 octobre 2018 à 20h Tropiques-Atrium

Suzanne Césaire,Fontaine Solaire
Adaptation théâtrale : Daniel Maximin
Mise en scène & Scénographie : Hassane Kassi Kouyaté
Assistante à la mise en scène : Astrid Mercier
Avec : Astrid Bayiha, Nicole Dogué & Martine Maximin
Création lumière : Cyril Mulon
Univers sonore : Serge Béraud & Ludovic Laure
Costumes : Anuncia Blas
Décor : William Vahala
© crédit photo : Philippe Bourgade

Voir l’ensemble des articles déjà publiés sur Madinin’Art  à propos de cette pièce

« Trois femmes, sans chaperon, figures d’un féminisme assurément assumé, devisent, parlent, en toute liberté.
Trois pour une seule voix. Cette voix à l’entendre nul ne restera intact. Cette voix c’est celle de Suzanne Roussi Césaire » : « Il est maintenant urgent d’oser se connaître soi-même, d’oser s’avouer ce qu’on est, d’oser se demander ce qu’on veut être ».
Portés à la scène pour la première fois, ces écrits de l’intellectuelle et écrivaine martiniquaise, grande figure de la dissidence contre le Régime de Vichy,
jouèrent un rôle majeur dans l’émergence des Antilles contemporaines. À travers eux, s’affirme une identité littéraire, culturelle et politique propre mais profondément ouverte.

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« Mami Wata » de et avec Astrid Bayiha

— Par Selim Lander —

Astrid Bayiha est une comédienne talentueuse et l’on est toujours curieux de la retrouver dans des rôles où elle tient la vedette (l’adaptation de La Vie sans fard de Maryse Condé, Jazz de Koffi Kwahulé), ou non (Tram 83, au dernier festival de Limoges, d’après le roman du Congolais YY). Dans Mami Wata elle est à la fois auteure, metteuse en scène et interprète.

La pièce se tient dans la chambre d’un hôpital psychiatrique. Lorsque les spectateurs pénètrent dans la salle, A. Bayiha est déjà là, couchée sur un lit blanc, unique élément de décor (mais qui deviendra pendant un moment l’ébauche d’une table de restaurant). Rêve-t-elle où les deux personnages supplémentaires qui apparaissent lorsque les lumières s’éteignent sur les gradins sont-ils des créatures autonomes, comme la note d’intention nous invite à le penser ? Peu importe, en fait, car Mami Wata ne raconte pas vraiment une histoire. C’est une pièce plus visuelle que bavarde, une affaire d’instincts, d’élans brisés et repris, de corps qui se défient et s’entrechoquent. Avec deux ennemis qui peuvent néanmoins se montrer tendres et complices, Mami Wata et « Lui », la fille et le garçon, l’envers et l’endroit.

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« Mamiwata », texte et m.e.s. d’Astrid Bayiha

Vendredi 2 mars 2018 à 20 h. Tropiques-Atrium

« Je me présente
Je m’appelle Mamiwata
Ou l’Arrache-coeur
Pour les intimes
Je suis l’Arrache-coeur au sens figuré comme au sens propre
Je n’y peux rien
C’est pas tout à fait volontaire
C’est la faute à ma mère
Vous aussi
Je sais oui
Mais là c’est plus compliqué
Parce que ma mère était une fille de l’eau
Une sirène si vous préférez
Petite parenthèse
Quand je vois quelqu’un marcher dans la rue je me demande toujours d’où il vient comment il va
crever comment il dort la nuit ou chie
Oui
Moi je viens de l’eau vous savez
Et je retournerai dans l’eau
C’est comme ça
Je m’appelle Mamiwata »

Quelque part, très très loin, au bord de l’Océan Atlantique.
Trois êtres dans un asile. Leur terre d’asile. Trio de fêlures, ambulantes, rescapées de cataclysmes.
Mamiwata au centre, serial killeuse, monstrueuse femme monstre, descendante d’une fille de l’eau, plus communément appelée sirène. Son histoire ancrée en elle, comme un mythe imprégné d’autres mythes, indélébiles. Êtres Réels ou créatures fantastiques ?… Dire, raconter, inventer par nécessité de survivre et peut-être… réinventer.

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Avignon 2016 (13) : « Artaud-Mômo », « Jaz », « Hearing »

— Par Selim Lander —

artaud momoArtaud-Mômo

Ce spectacle proprement extraordinaire ne cesse de tourner et de revenir au théâtre du Chêne Noir où il a été créé en 2000 dans une mise en scène de Gérard Gelas avec Damien Rémy. Doublement extraordinaire à vrai dire et d’abord en raison du texte, celui de la fameuse Conférence du Vieux Colombier, là-même où Artaud s’était illustré comme comédien, sa dernière apparition publique. Une conférence que, à vrai dire, trop atteint par sa folie, il fut incapable de donner véritablement, tentant d’improviser quelque temps, accusant l’aliéniste de Rodez d’être responsable de son état à cause des électrochocs, avant de s’interrompre prématurément, non sans avoir plongé dans le malaise l’assistance nombreuse et choisie venue l’écouter.

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« Suzanne Césaire, fontaine solaire » : Antigone et Panthère noire

— Par Roland Sabra —

L’ensemble du plateau est noir et nu. Au sol un vaste carré de contreplaqué aux couleurs bondes rehausse, ce qui sera l’espace de jeu des comédiennes. Les comédiennes ? Elles sont trois assises en fond de scène sur des tabourets de bar tournant le dos au public. Elles aussi tout de noir vêtues à l’exception de l’une d’entre elles qui porte un chemisier rouge orangé. Trois pour une seule voix. Une voix oubliée sous les décombres de l’histoire, sous les échafaudages de la construction d’un mythe enraciné dans le réel d’un monde en lutte pour la reconnaissance d’une identité. Cette voix à l’entendre nul ne restera intact. On avait lu ce qu’elle disait mais on ne l’avait pas entendue. Cette voix c’était celle de Suzanne Roussi. Elle avait éblouit André Breton, André Masson, Wifredo Lam et un certain Aimé Césaire qu’elle avait épousé quelques années auparavant à la mairie du 14ème arrondissement à Paris dans un tailleur rouge de laïcité affichée. C’est avec lui et quelques autres, professeurs au lycée Schoelcher pour la plupart, qu’ils fondent en avril 1941 la revue littéraire Tropiques.

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