Au T.A.C., jeudi 28, vendredi 29 et samedi 30 Novembre 19h30
— Par Christian Antourel & Ysa de Saint-Auret —
Roland Guenoun signe ici une pièce où l’on découvre un personnage singulier, à tous points de vue, unique en son genre pourrait-on dire où le sportif et l’homme ont un destin prométhéen semblable aux anciennes tragédies grecques par leur caractère inéluctable insondable.
L’homme était original en public comme en privé et s’amusait à cumuler avec excentricité les paradoxes de sa personnalité multiple, disant n’accepter que la discipline qu’il s’imposait à lui-même et nulle autre. Une vie privée qui défie tous les principes de la morale conventionnelle. Assurément il agaçait et énervait par son anticonformisme, sa manière d’être là où on ne l’attendait pas. Sa personnalité en dehors des clous, son affranchissement de toutes les règles y compris du sport et de la morale choquaient , à une époque où le conformisme faisait loi. Le comédien Matila Malliarakis avec énergie le sportif dur à la peine endurant, persévérant sous des dehors d’apparente facilité et d’aisance supérieure. Il sait l’incarner au plus près dans cette performance d’acteur: le front plissé, soucieux, les lèvres serrées, le visage émacié, l’air concentré, toute sa volonté focalisée sur un point précis, le regard fixe , pénétrant, pétri d’une volonté inflexible toute tendue vers le but ultime.