— Par Pascaline Potdevin —
Lors de l’investiture de Joe Biden, elle a frappé les esprits en lisant un de ses propres poèmes. Engagée dans l’alphabétisation, cette globalchangemaker d’Estée Lauder est devenue une icône millennial et une voix puissante en Amérique.
Ses mots sont limpides, pesés avec soin et énoncés sans l’ombre d’un balbutiement. Au téléphone, depuis la côte Ouest de l’Amérique, les phrases d’Amanda Gorman étincellent à côté de notre anglais un peu rouillé. Elle balaie nos gênes d’un éclat de rire : «Ça me rappelle une anecdote : quand j’étais petite, je n’arrivais pas à prononcer les “r”. Je faisais de l’espagnol, mais mes professeurs me disaient que j’aurais dû prendre le français car vos “r” sont plus doux. C’est moi qui ai raté le coche en n’apprenant pas votre langue. Alors ne vous excusez pas !»
L’investiture de Joe Biden
Derrière ces «r» réfractaires, on trouve un des fondements de l’histoire d’Amanda Gorman : celle d’une enfant noire souffrant d’un problème d’audition et d’élocution, devenue, à 22 ans, la plus jeune poétesse à déclamer un texte lors de l’investiture du plus vieux des présidents américains – Joe Biden, un homme blanc de 78 ans (lui-même jadis handicapé par un bégaiement).