— Entretien réalisé par Pierric Marissal —
Chercheur en anthropologie, spécialiste de « la nature des marchés et de l’importance des technologies de l’information », Alexandre Laumonier s’est plongé au cœur du trading à haute fréquence. Des algorithmes capables de réagir en une milliseconde pour acheter ou vendre et même ruser sont derrière 90 % des ordres donnés sur les marchés financiers.
La récente affaire de l’annonce des nouveaux taux directeurs de la Fed semble symptomatique de l’ampleur prise par le trading haute fréquence et des nouveaux problèmes que cette pratique pose. Pourriez-vous l’expliquer ?
Alexandre Laumonier. The Great Fed Robbery fut l’un des moments fort de 2013 : 1 milliard de dollars ont été transférés en 0,02 seconde. Le 18 septembre 2013, la Banque fédérale américaine (Fed) devait rendre publics ses nouveaux taux d’intérêt, à 14 heures pile. Or il s’avère que les marchés de Chicago et de New York réagirent un peu trop rapidement aux annonces qui, ce jour-là, ne correspondaient pas aux attentes des professionnels.