— Par Danielle Laport, sociologue —
En mémoire d’Alain Rapon
.Il est des jours que l’on ne devrait pas vivre. Ce vendredi 25 décembre 2015 fait partie de ceux-là. Je suis passée sur la route, sortant d’un enterrement, au moment où tu étais dans ton linceul sur le bord de cette route dite de Mansarde, et je ne savais pas que c’était toi !
Toi mon ami, mon grand ami avec qui j’ai partagé tant de choses ! Nous devions nous retrouver autour d’un repas avant la fin de l’année, comme nous le faisons depuis tant d’années, mais nos obligations respectives nous ont contraints à reporter, de report en report…
Depuis 2011 tu avais pris de nouvelles résolutions pour vivre l’essentiel, pour poursuivre tes écrits, pour t’appartenir. Tu avais un grand projet d’écriture. Il ne verra pas le jour.
Le virus de la politique, de l’engagement au service des autres a repris le dessus. Faire pour les autres, faire pour donner une parcelle de mieux-vivre aux autres sans rien attendre en retour, telle a été ta devise durant toutes tes années de militantisme.