Étiquette : Alain Louis-Gustave

Manifeste contre l’indifférence

— Par Monique Manigat et Alain Louis-Gustave —

En septembre 2013, la décision de la cour constitutionnelle de la République dominicaine de déchoir de leur nationalité plusieurs centaines de milliers de citoyens (près de 500 000 selon certaines estimations) nés en République dominicaine de parents étrangers, pour la plupart Haïtiens, en remontant jusqu’à 1930, et de les déporter vers leur pays d’origine, a suscité de fortes protestations internationales. Les diverses séances de négociations entre les deux pays, sous des apparences cordiales, portant sur leurs nombreux sujets de contentieux, notamment économiques, n’ont pas empêché la mise en oeuvre de cette décision à partir du 17 juin 2015.
C’est une nouvelle catastrophe humanitaire massive qui commence dans une relative indifférence. C’est un drame effroyable qui s’annonce, en Haïti, pour ces centaines de milliers de personnes qui ne sont pas Haïtiens mais apatrides et qui souvent ne parlent ni créole, ni français.
Curieusement, les protestations semblent aujourd’hui moins fortes, ou moins audibles, qu’il y a deux ans. Le sujet est abordé anecdotiquement par les médias, comme le énième épisode anodin d’une longue série noire à laquelle on s’est lâchement habitué.

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« Regarde les hommes tomber »

— Par Alain et Stéphane Louis-Gustave —
hommes_tomberDouloureuse Amérique
Ces derniers mois, les bavures mortelles de la police américaine portant sur des noirs désarmés se succèdent à un rythme qui peut sembler inhabituel.
Pour ne s’en tenir qu’à l’année en cours, au moins six cas ont été rapportés et on ne peut certifier que tous les cas sont portés à la connaissance du public.
Cette situation devient si insoutenable que le Time du 9 avril a consacré sa couverture et six pages à ce problème avec ce superbe titre, « La vie d’un noir a de la valeur » .
Car, 150 ans après l’abolition réglementaire de l’esclavage, 50 ans après la loi pour les droits civiques censée asseoir définitivement l’égalité entre blancs et noirs, et 6 ans après l’élection du premier Président noir des États-Unis, il est de moins en moins tolérable de devoir constater que les noirs, qui représentent une part significative de la population, font l’objet d’un traitement manifestement inéquitable de la part des forces de police (et aussi de la justice). Plusieurs points méritent d’être soulignés.
Premièrement, il est évident que malgré le temps, malgré des progrès réels acquis de haute lutte et illustrés par des icônes aussi symboliques que Martin Luther-King, Condelezza Rice, Colin Powel, Richard Wright, Paul Robeson, Alvin Ailey, David Dinkins (1er maire noir de New-York) et d’autres encore, la communauté noire n’est pas encore bien acceptée aux USA (loin s’en faut).

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