— par Janine Bailly —
De façon régulière Steve Zebina, pour nourrir notre soif de cinéma, nous propose un « focus sur », soit de porter notre regard sur un réalisateur, ou sur un pays, ou sur un continent particulier — de même que le photographe fixe son objectif sur les choses qu’il veut mettre en valeur. Février verra donc sur les écrans de Madiana, dans leur version originale sous-titrée, se succéder quatre films récents en provenance du Maghreb.
« Noura rêve », de la réalisatrice tunisienne Hinde Boujemaa, reçoit le Tanit d’or en 2019, aux Journées cinématographiques de Carthage. En composant un portrait de femme auquel l’actrice Hend Sabri donne, toute en force apparente et tendresse contenue, une densité surprenante, Hinde Boujemaa lève aussi le voile sur le machisme récurrent qui, en dépit d’avancées certaines, continue à sévir dans son pays d’origine. Certes, sous l’impulsion d’Habib Bourguiba, le Code du Statut Personnel a accordé aux femmes un certain nombre de droits nouveaux. Il n’empêche que l’adultère reste un sujet souvent tabou, et qui peut être puni de cinq ans de prison pour chacun des deux amants.