Le Grand Prix national de la poésie est décerné à Aimé Césaire le 22 décembre 1982
Jack Lang lui remet le prix à l’Opéra de Paris.
« Nous chantons les fleurs vénéneuses éclatant dans des prairies furibondes ; les ciels d’amour coupés d’embolie ; les matins épileptiques ; le blanc embrasement des sables abyssaux, les descentes d’épaves dans les nuits foudroyées d’odeurs fauves (…)
Des mots ? quand nous manions des quartiers de monde, quand nous épousons des continents en délire, quand nous forçons de fumantes portes, des mots, ah oui, des mots ! mais des mots de sang frais, des mots qui sont des raz-de-marée et des érésipèles et des paludismes et des laves et des feux de brousse, et des flambées de chair, et des flambées de villes (…)«
In Cahier d’un retour au pays natal, dans La Poésie, œuvres poétiques complètes, © Le Seuil, 2006, p 29 et 31, extraits
Cette année là le poète publia Moi, laminaire.
Créé en 1981 par le ministère de la Culture et de la Communication, le Grand Prix national de la poésie a récompensé chaque année, jusqu’en 1996, un poète de langue française pour l’ensemble de son œuvre.