Adeline Fleury, ancienne collaboratrice au JDD, fait l’éloge de la jouissance féminine.
La jouissance féminine, « vaste programme » aurait dit le général de Gaulle, qui n’a pas toujours été le « bonnet de nuit » qu’on imagine. Le Petit Éloge que lui consacre Adeline Fleury est un livre courageux (l’auteure s’y expose), argumenté (elle s’y confronte aux grands textes), écrit avec finesse et audace. Elle y avoue avoir attendu ses 35 ans pour découvrir la plénitude sexuelle, cette jouissance à propos de laquelle le philosophe Jean-Luc Nancy écrit : « Jouir, c’est s’échapper à soi-même. » Le point crucial concerne moins le caractère tardif de cette métamorphose que l’émerveillement généré par cette révolution.
Le livre suit un double chemin : 1/Adèle raconte sans détour cet épanouissement, du premier émoi quand la main de « l’homme électrochoc » se pose sur son jean jusqu’aux ardeurs les plus extrêmes ; 2/Adeline s’interroge : d’où vient l’effroi qui peut tenir en lisière la jouissance féminine, et qui fit passer les femmes pour des sorcières, des hystériques, des épileptiques? La peur de l’homme devant cette incandescence qui pourrait se révéler insatiable ; l’angoisse des femmes sur leur propre plaisir.